Ressources sur le développement rural au Maroc

 

Sommaire

I. Le découpage administratif de l’espace au Maroc

II. Les grandes orientations des politiques de développement agricole et rural et leur mode de mise en œuvre

III. Accéder aux ressources sur le développement rural au Maroc

 


I. Le découpage administratif de l’espace au Maroc

    Les institutions politiques au Maroc

Depuis son indépendance en 1956, le Maroc a connu cinq constitutions promulguées respectivement en 1962, 1970, 1972, 1992 et 1996, qui toutes instaurent un régime de monarchie constitutionnelle, démocratique et sociale et stipulent dans leur préambule que le Royaume du Maroc est un Etat musulman, dont la langue officielle est l’arabe.

La dernière révision constitutionnelle en date du 13 septembre 1996 a introduit de nombreuses innovations, dont notamment :

  • l’instauration d’un système bicaméral par la création d’une deuxième chambre, disposant de pouvoirs délibératifs semblables à ceux de la chambre des Représentants ;
  • l’élection de tous les membres de la chambre des Représentants au suffrage universel direct ;
  • la réintroduction des plans de développement constitutionnels ;
  • la consécration de la région comme collectivité locale ;
  • la consécration constitutionnelle du droit de propriété et de la liberté d’entreprendre ;
  • la reconnaissance des droits humains tels qu’universellement reconnus.

 

 

    • Le pouvoir exécutif

Composé du Premier ministre et des ministres, le gouvernement est responsable devant le Roi et devant le Parlement. Après la nomination des membres du gouvernement par le Roi, le Premier ministre se présente devant chacune des chambres du Parlement et expose le programme qu’il compte appliquer. La Déclaration gouvernementale fait l'objet d'un débat devant chacune des deux Chambres. Il n’est sanctionné par un vote qu’au niveau de la Chambre des Représentants.

Le Premier Ministre peut déléguer certaines de ses attributions aux ministres ; ses actes réglementaires sont contresignés par le ministre chargé de les appliquer. Le Gouvernement assure l’exécution des lois et dispose de l’administration. Le Premier Ministre a l’initiative des lois, mais les projets de loi doivent, avant leur dépôt sur le bureau de l’une des deux Chambres, avoir été examinés en Conseil des ministres que préside le Roi. Le premier ministre assume la responsabilité de la coordination des activités ministérielles.
Le pouvoir législatif
Depuis la dernière révision constitutionnelle de 1996, le Parlement est composé de deux chambres dont les membres tiennent leur mandat de la nation. Les 325 membres de la chambre des Représentants sont élus, pour cinq ans, au suffrage universel direct. Les 270 membres de la chambre des Conseillers sont élus, pour neuf ans, au suffrage universel indirect. Ils sont désignés dans la proportion des trois cinquièmes dans chaque région par un collège électoral composé de représentants des collectivités locales et, dans une proportion des deux cinquièmes dans chaque région par des collèges électoraux composés d'élus des chambres professionnelles et de membres élus à l'échelon national par un collège électoral composé des représentants des salariés.

Le Parlement siège pendant deux sessions par an (octobre et avril) et la demande de session extraordinaire est prévue par la Constitution à la demande de la majorité absolue de l'une des chambres ou du Gouvernement. Le Président de la chambre des Représentants est élu en début de législature puis à la session d'avril de la troisième année de cette dernière, celui de la chambre des Conseillers est élu au début de la session d'octobre et lors de chaque renouvellement de la chambre.

Comme dans tous les régimes parlementaires, l'initiative des lois appartient concurremment au Premier ministre et aux membres du Parlement. Les projets de lois sont déposés sur le bureau de l'une des deux chambres. Le droit d'amendement appartient également au gouvernement et au Parlement, sauf que les initiatives législatives sont constitutionnellement soumises aux principes du parlementarisme rationalisé : l'irrecevabilité est soulevée en cas de franchissement du domaine de la loi, en cas d'incidence financière et en cas de défaut de passage préalable par une commission.

    • Le pouvoir judiciaire
L'organisation judiciaire désigne l'ensemble des tribunaux et des cours du Royaume. Le terme « tribunal » désigne les juridictions inférieures telles que le tribunal de première instance. Le terme « cour » se rapporte aux juridictions supérieures telles que les cours d'appel ou la Cour Suprême.

Conformément à l'article 82 de la Constitution du Royaume du Maroc, l'autorité judiciaire est indépendante du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. L'article premier de la loi 1-74-388 du 24 Joumada II 1394 (15 juillet 1974) fixe l'organisation judiciaire du Royaume comme suit : i) les juridictions de droit commun, à savoir 837 juridictions communales et d'arrondissements, 68 tribunaux de première instance (qui comprennent également 183 centres de juges résidents), 21 cours d'appel et la Cour Suprême ; ii) les juridictions spécialisées, à savoir 7 tribunaux administratifs, 8 tribunaux de commerce, 3 cours d'appel de commerce.

Les jugements sont rendus et exécutés au nom du Roi. Les magistrats sont nommés, par dahir, sur proposition du Conseil Supérieur de la Magistrature. Les magistrats du siège sont inamovibles.


Le découpage administratif de l’espace au Maroc

Le Maroc comprend 16 « régions administratives » divisées en 17 wilayas subdivisées en 70 provinces et préfectures et 1532 communes urbaines et rurales. Carte du découpage du Maroc en régions, Régions administratives du Maroc


Les collectivités locales

Les Collectivités locales sont les régions, les préfectures, les provinces et les communes.
Dans les provinces, les préfectures et les régions, les gouverneurs représentent l'Etat et veillent à l'exécution des lois. Ils sont responsables de l'application des décisions du Gouvernement et, à cette fin, de la gestion des services locaux des administrations centrales. Ils exécutent les délibérations des assemblées provinciales, préfectorales et régionales dans les conditions déterminées par la loi.
En vertu des dispositions de la Constitution, les collectivités locales élisent des assemblées chargées de gérer démocratiquement leurs affaires.

L'assemblée provinciale a une compétence définie par la loi portant notamment sur : les programmes de développement régional et de mise en valeur ; les projets de décentralisation industrielle ; la création et la fixation du mode de gestion des services publics préfectoraux et provinciaux ; la constitution ou la participation à des sociétés de développement ou d'aménagement ; le classement des routes, leur entretien et leur extension ; la fixation du mode d'assiette, des tarifs et des règles de perception des redevances, des droits et des taxes perçus au profit de la préfecture ou de la province.

Le conseil communal a une compétence générale pour traiter toutes les affaires d'intérêt local.


II. Les grandes orientations des politiques de développement agricole et rural et leur mode de mise en œuvre

Le monde rural a bénéficié d’un effort financier et politique constant pour mobiliser les ressources, notamment hydriques. Il a aussi été le lieu où s’est focalisé d’une certaine façon une intention explicite de modernisation aussi bien technique qu’institutionnelle d’une partie de l’agriculture (et non du monde rural). Preuve en est ces poches de modernités qui rivalisent avec les grands agropoles du monde.

Le Maroc dispose d'un ensemble de stratégies, plans, programmes et projets touchant au développement agricole, à la gestion des ressources naturelles et plus récemment à la lutte contre la désertification et au développement local. Pour la plupart, ils ont vu le jour durant les deux dernières décennies. Le processus de leur élaboration a souvent donné lieu à un diagnostic et à une réflexion approfondis sur l’état des lieux et à la définition d'une nouvelle approche de développement.

Certains de ces stratégies, plans, programmes et projets ont une portée sectorielle clairement affichée. D’autres, plus rares, visent plutôt une mission horizontale de développement intégré. Une troisième catégorie regroupe une nouvelle génération de programmes transversaux s'inscrivant dans le cadre d'une politique de résorption du retard du Maroc dans les domaines sociaux et donnant un contenu concret aux politiques de lutte contre la pauvreté.

Dans ce qui va suivre, nous allons passer en revue les principaux stratégies, plans, programmes et projets, notamment ceux des vingt dernières années.

 

Développement agricole

  • L’irrigué

Les conditions climatiques du Maroc font de l’irrigation un impératif technique incontournable dont les retombées économiques et sociales sont indéniables. Depuis 1967, d’importants efforts ont été consentis en aménagements hydro-agricoles. Actuellement, la superficie irriguée est de 1,45 millions d’hectares. Le mode d’irrigation prédominant est le gravitaire avec près de 83% de la superficie sous irrigation pérenne au niveau national.

Compte tenu du potentiel hydraulique mobilisable et de la part qui peut être réservée à l’agriculture, le potentiel irrigable est estimé actuellement à 1,664 millions d’hectares : 1,364 millions d’ha en irrigation pérenne -dont 880 000 ha en Grande Hydraulique et 484.000 ha en Petite et Moyenne Hydraulique- et 300.000 ha en irrigation saisonnière.

Rapporté à l’effectif de la population, le potentiel irrigable passera de 57,1 hectares pour 1 000 habitants en l’an 2000 à 42,2 hectares pour 1 000 habitants en 2020. Le secteur de l’irrigation consomme actuellement près de 85% du volume total des ressources en eau mobilisées ; ce taux se situera autour de 80% en 2020.

  • Le pluvial

Suite à la promulgation de la Loi 33/94 comme outil fondamental d'intervention en dehors des grands périmètres irrigués, le Ministère de l’Agriculture a lancé à partir de 1996 des projets d'un nouveau type puisqu’ils se veulent, à la fois, concentrés, intégrés et localisés et dont la finalité est de catalyser, en partie par l'investissement public, les efforts des populations pour une meilleure mise en valeur. Soutenus par des dispositions juridiques définies en 1994, ces projets sont connus sous la désignation de PMVB ou Périmètres de Mise en Valeur des zones Bour (pluvial).

La première génération de ces projets a été marquée par une démarche dirigiste de l'administration. La faiblesse des capacités au niveau local ainsi que les réticences des services centraux à délocaliser certaines compétences ont largement contribué à certains échecs. Après les trois premières années qui ont suivi le lancement des projets PMVB, le rythme initial de réalisation est passé de 5 projets par an à un effectif variant entre 10 et 15 par an.

Face à cette accélération du rythme et à l’ampleur de l’activité de terrain qui en découle, il s’est avéré urgent et impératif de redimensionner la capacité institutionnelle des instances de gestion et de mise en œuvre pour assurer une meilleure décentralisation des pôles de décisions, une forte participation de la population concernée et une bonne adaptabilité des actions aux spécificités locales et aux diversités des espaces bour. Ce qui a débouché sur la mise en place d’une seconde génération des PMVB soutenue par des crédits et supports méthodologique du PNUD pour réaliser ce qui est communément appelé les « actions facilitatrices ». Il s’agit de composantes additionnelles aux actions d’aménagement et qui couvrent les aspects d’animation, de soutien aux ONG locales et aux actions demandées par les ménages (adduction d’eau potable, activités génératrices de revenu,…)

  • Les terres de pâturage

Elaborée en 1996, la Stratégie de développement des terres de pâturage s’inscrit dans une option de lutte contre la désertification, de protection de l’environnement et de maîtrise de l’aléa qui pénalise les catégories sociales les plus démunies. Cette stratégie représente une remise en cause radicale de l’approche de l’aménagement pastoral dans toutes ses phases de conception, d’exécution et de suivi-évaluation.

Les conclusions dégagées des analyses effectuées ont fait ressortir qu’une stratégie de développement des terres de pâturage ne saurait être une simple opération technique. Elle doit être plutôt l’expression d’une volonté politique traduisant des options en matière de statut de la terre, des conditions d’accès aux ressources de base et du type de croissance à offrir aux pasteurs sans léser ni leur descendance, ni la communauté nationale. Outre la vision de long terme prônée par cette stratégie, celle-ci remet aussi en cause le principe de la gratuité de l’accès au pâturage et à l’eau d’abreuvement et propose, sur la base des acquis de certaines expériences réussies au Maroc, des dispositions qui doivent accompagner la facturation de ces accès et faciliter sa mise en œuvre.

  • La Forêt

La Stratégie de développement de la forêt, élaborée en 1994, prend en compte toutes les variables de l’environnement forestier (milieux physique et biologique, démographie, groupes sociaux, cadres législatif et institutionnel) et les intègre dans un ensemble cohérent, s’articulant autour de cinq axes :

    • la gestion patrimoniale de la forêt ;
    • la vision à long terme du développement forestier ;
    • le développement des zones péri-forestières ;
    • le développement d’actions de partenariat ;
    • la réforme du système de financement du secteur.

Le Programme Forestier National, adopté en 1999, a été élaboré en réponse au concept de développement durable initié depuis le sommet de Rio. Conçu comme outil stratégique au service du développement durable du patrimoine naturel, ce programme est destiné à conduire une refonte de la politique forestière nationale et à inverser le processus de dégradation des écosystèmes forestiers.

Il s’est fixé comme objectifs :

    • la protection des eaux et des sols ;
    • la contribution au développement socio-économique des populations rurales ;
    • la protection de la biodiversité et de l’environnement ;
    • la production de bois pour l’industrie et l’artisanat ;
    • la production de service.

Pour sa mise en œuvre, trois approches ont été retenues :

    • une approche patrimoniale qui consacre la responsabilité partagée de tous les acteurs intervenant dans l’aménagement du territoire ;
    • une approche territoriale qui a pour corollaire l’intégration des actions dans le cadre d’une dynamique de développement rural (politique de montagne, d’énergie, de gestion des parcours, d’aménagement hydraulique,…) ;
    • une approche participative et partenariale qui exige l’adhésion de la population usagère, des collectivités locales et du secteur privé au processus d’aménagement et de développement durable.

Développement social et infrastructures

Les expériences transversales de développement économique et social sont la stratégie de développement social qui a donné lieu au Programme des Priorités Sociales, au Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau potable des populations Rurales, au Plan d’Electrification Rurale Globale, et au Programme National de Construction des Routes Rurales. Ces programmes visent à rattraper le retard accumulé depuis l'indépendance, dans les indicateurs décisifs du développement humain.

  • Développement social

La Stratégie de développement social a été élaborée en 1995, par le département chargé de la population. Elle se propose de compenser les effets néfastes ressentis par les couches de population les plus vulnérables par suite à l'application du Programme d’Ajustement Structurel durant la décennie 1980. Cette stratégie consiste à orienter davantage de ressources publiques vers des activités sociales ciblées sur les couches les plus défavorisées. Elle prévoit des mesures permettant d’élargir l’accès des populations défavorisées, notamment en milieu rural qui abrite près des 3/4 des pauvres, aux services sociaux de base tels la santé, l’éducation, le logement et l’eau potable, et d’accroître les opportunités d’emploi. Les ressources budgétaires étant limitées, l’application de cette stratégie suppose une rationalisation de l’intervention de l’Etat et un effort d’arbitrage et de réaffectation des ressources publiques.

Le Programme des Priorités Sociales (BAJ1) s'adresse à un groupe de provinces sélectionnées sur la base d'un éventail de critères établis par la Direction des Statistiques et permettant de les classer en fonction de leur niveau de pauvreté et du déficit en équipements de base. Ce programme comprend deux composantes principales : Education et Santé.

La composante « Education de base » vise les objectifs généraux suivants :

    • l’amélioration de l’accès à l’éducation de base et des taux de rétention ;
    • la réduction de l’écart entre les filles et les garçons en matière de scolarisation ;
    • l’amélioration de la qualité de l’éducation ;
    • l’appui aux programmes d’alphabétisation ;
    • le renforcement des capacités de planification, d’équipement, de gestion, etc.

De son côté, la composante « Santé » vise trois objectifs essentiels, à savoir :

    • l'amélioration de l'accès aux services de soins de santé préventifs et curatifs essentiels ;
    • le renforcement du programme de maternité sans risque ;
    • le soutien aux programmes nationaux prioritaires de santé publique.

 

  • Infrastructures

Le Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau potable des populations Rurales (PAGER) a été lancé en 1995. Il s’est donné pour objectif de réaliser un taux de desserte de 80% des populations rurales dans un délai de 10 ans. Il vise la desserte de près de 31 000 localités regroupant 11 millions d’habitants et nécessite un investissement global estimé à 11 milliards de DH.

Le Plan d’Electrification Rurale Globale (PERG), piloté par l’Office National de l’Electricité, se propose de ramener le taux d’électrification rurale à environ 80% en électrifiant 1 500 000 foyers à l’horizon 2010 (L’exécution aussi bien du PAGER que du PERG a été accélérée, leur achèvement a été ramené à fin 2007).
La prise en charge du coût de l’électrification rurale est assurée par trois partenaires que sont les collectivités locales (20% soit 2 085 DH par foyer bénéficiaire), les bénéficiaires (25% soit 2 500 DH) et par l’Office National de l’Electricité (55% dont 20% en direct et 35% en équivalent de 2,25% des recettes de vente d’électricité auprès des abonnées au réseau).

Le Programme National de Construction des Routes Rurales (PNRR) a été initié suite à un diagnostic des pistes rurales réalisé par la Direction des Routes et de la Circulation Routière. Sur 38 000 Km inventoriés, seuls 18% ont été jugés dans un bon état ou dans un état moyen, alors que 57% des localités sont soit inaccessibles par véhicule en tout temps, soit souffrant d’un enclavement saisonnier. La Direction des Routes a ainsi identifié 13 330 Km qui nécessitent des interventions prioritaires, mais a retenu 11 236 Km considérés urgents pour le PNCRR. Ce plan comprend 5 149 Km de construction de routes revêtues et 6 087 Km de routes non revêtues à aménager sur 7 à 9 ans, soit un rythme annuel moyen de 1 200 Km (550 Km en construction et 650 Km en aménagement de piste).

 

La Stratégie 2020 de développement rural

  • Principes et objectifs

Elaborée en 1999, la Stratégie 2020 de développement rural (SDR 2020) affiche, comme visée globale, la correction des déséquilibres qui affectent le monde rural et le développement, ainsi que la valorisation des ressources naturelles.

Cette stratégie considère que :

    • le déséquilibre existant entre monde rural et zones urbaines compromet les progrès réalisés par plusieurs secteurs de l’économie ;
    • le développement rural est aujourd’hui un impératif pour corriger les contraintes qui résultent de cette fracture sociale ;
    • le développement rural est aussi une nécessité pour valoriser le potentiel du monde rural, potentiel de production agricole, potentiel en ressources naturelles et surtout potentiel en ressources humaines.

Selon la SDR 2020, les politiques visant à mettre en place les conditions devant permettre aux populations rurales d’entrer dans un processus de correction de ces déséquilibres et de valorisation de ce potentiel devront se référer à quelques principes fondamentaux :

    • le développement humain constitue la finalité du développement rural ;
    • l’équité et la solidarité sont considérées comme la base de l’équilibre social ;
    • la recherche de l’efficacité économique est une valeur partagée par tous ;
    • le développement se fonde sur une participation démocratique et sur le dialogue.

Partant de ces principes, la stratégie met en avant un point essentiel : le développement rural ne doit pas être considéré comme un programme de développement émanant de l’Etat et exprimé en des termes nouveaux. Il doit être un phénomène de société et se fonder sur les initiatives des acteurs ainsi que sur la mise en cohérence des multiples projets qu'ils formuleront.

La stratégie énumère ensuite une liste d’objectifs vers lesquels les politiques adoptées doivent tendre :

    • augmentation de l’emploi et des revenus dans l’agriculture ;
    • création et diversification de l’emploi dans les activités para-agricoles et en dehors de l'agriculture, pour répondre à la demande d'emplois de la population active rurale qui ne pourra pas être absorbée par la production agricole ;
    • arrêt des processus de dégradation anthropique de l’environnement, revégétalisation de l’espace naturel et maîtrise du renouvellement des ressources hydriques ;
    • mise à niveau et amélioration de l’éducation et de la formation professionnelle des hommes et des femmes rurales ;
    • amélioration des services liés à la qualité de la vie et du bien être, en particulier en ce qui concerne la santé, l’eau potable, l’électricité et les transports ;
    • correction des déséquilibres régionaux et sous-régionaux en matière d’infrastructures, de commerce et d’aménagement du territoire.

 

  • Programmes et projets de mise en œuvre

Le Programme de développement rural intégré centré sur la petite et moyenne hydraulique (DRI-PMH) vise à améliorer les revenus et la qualité de vie des communautés rurales dépendantes de la petite et moyenne hydraulique dans 15 provinces sur une période de 13 ans (2001-2013), principalement dans le cadre d'investissements coordonnés destinés à la réhabilitation et la modernisation des périmètres de PMH et aux infrastructures communautaires complémentaires (pistes rurales, adduction en eau potable et assainissement, électrification, écoles, et dispensaires).

La première phase de ce programme (2001-2006) a été initiée dans des périmètres de PMH sélectionnés dans les trois provinces : Azilal, Khénifra et Al Haouz. Elle représente une phase d'adaptation au nouveau mode d'intervention et porte sur la réhabilitation de 9 450 ha.

Le Projet de développement rural des zones montagneuses de la province d’Al Haouz, a pour objectif stratégique le renforcement des capacités de gestion et de développement local des populations de montagne en vue d’améliorer leurs revenus, leur niveau de vie et leur sécurité alimentaire, avec le souci d’une utilisation durable des ressources naturelles.

Ce projet a retenu les objectifs spécifiques suivants :

    • renforcement des capacités et promotion du développement local ;
    • amélioration des conditions de production, augmentation et diversification des revenus agricoles et extra-agricoles des groupes cibles ;
    • amélioration des conditions de vie des populations en facilitant leur accès aux infrastructures socio-économiques de base ;
    • facilitation de manière durable de l’accès aux services financiers des populations pauvres et en particulier des femmes ;
    • promotion de la gestion durable des ressources naturelles.

Il s’agit d’un projet dont la mise œuvre selon une approche participative basée sur la concertation et le partenariat, intéresse 17 communes rurales défavorisées de la province d’Al Haouz, l’une des plus déshéritées du Maroc.

Le Projet de développement rural intégré de mise en valeur des zones bour (DRI-MVB) est construit autour de trois idées forces :

    • mettre en cohérence l’ensemble des programmes de développement rural et de mise en valeur des zones bour du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural avec les objectifs de la Stratégie 2020 de développement rural ;
    • développer de nouvelles approches pour le développement de l’agriculture dans les zones bour en tenant compte du caractère structurel de la sécheresse et des spécificités régionales ;
    • concentrer les interventions sur des zones d’action prioritaires choisies selon des critères reflétant le niveau de pauvreté des populations locales, le niveau de dégradation de leurs ressources naturelles et le manque d’infrastructure et de services de base ruraux.

Ce projet vise le développement de deux catégories d’activités :

    • des activités de réduction de la pauvreté dans les zones de faible pluviosité et éloignées, comprenant la montagne atlasique (Taroudant), les oasis présahariennes (Provinces de Tata et d’Errachidia), les Hauts Plateaux de l’Oriental (Province de Boulemane), et la zone aride du centre (Province de Khouribga), ces deux dernières faisant partie du bour défavorable ;
    • des activités de promotion de la croissance agricole dans des zones de pluviosité plus forte (bour favorable ), dont les plaines céréalières (Khémisset), et les collines et piémonts du Rif (Province de Sidi Kacem).

L’Initiative nationale de développement humain

L’Initiative nationale de développement humain (INDH) s’inscrit dans une vision globale du développement social et humain et vise la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la précarité : la pauvreté touche au Maroc plus de 23% de la population rurale ; l’exclusion sociale touche 700 000 ménages ; 4 millions de personnes vivent dans des quartiers non réglementaires ou des bidonvilles ; 2% de la population urbaine souffre de précarité.

Son plan d’action s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    • le programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural ;
    • le programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain ;
    • le programme de lutte contre la précarité ;
    • le programme transversal.

Parallèlement à la mise en convergence des programmes sectoriels, des programmes de développement rural intégré, des programmes sectoriels, « villes sans bidonvilles », etc., et en supplément des opérations menées dans ces cadres, l’INDH vise les actions suivantes :

    • soutien à l'accès aux équipements sociaux, sanitaires et éducatifs de base ;
    • dynamisation du tissu économique local par des activités génératrices de revenu ;
    • soutien à l'action et l'animation sociale : alphabétisation, sport, prévention santé ;
    • renforcement de la gouvernance et des capacités locales.

Concernant le programme prioritaire de lutte contre la pauvreté en milieu rural, il cible 360 communes rurales parmi les communes les plus pauvres (population moyenne d'une commune rurale : environ 10 300 habitants) et se fixe des objectifs d'amélioration de l'indice de développement humain, dont principalement la réduction du taux de pauvreté dans les communes les plus pauvres.

 

III. Accéder aux ressources sur le développement rural au Maroc